Les légendes célestes

Les peuples autochtones ont transmis de génération en génération des légendes à propos du ciel qui jouent un rôle de guide moral, éthique et pratique. Les noms autochtones de certaines étoiles et les légendes à leur sujet varient d'un endroit à l'autre, selon l'angle sous lequel on voit ces étoiles dans le ciel et la période de l'année où elles sont visibles. L'astronomie autochtone est différente de la science occidentale. Elle peut nous faire réfléchir à des choses que nous acceptons habituellement sans nous poser de questions, en nous montrant qu'il y a plusieurs manières de concevoir la nature. Les peuples autochtones croient que, avec  Ancêtres, nous avons une responsabilité envers toute la nature, celle de contribuer à en prendre soin.

LES ABORIGÈNES D'AUSTRALIE

Les noms et les légendes des aborigènes à propos de certaines étoiles varient d'un endroit à l'autre en Australie. Les légendes des régions côtières parlent surtout de pêche parce que c'est la principale source de nourriture, alors que les légendes des déserts du centre du pays parlent plus souvent d'oiseaux, de chasseurs ou de héros des tribus. Par exemple, près des côtes, la Croix du Sud est souvent représentée comme une raie géante poursuivie par un requin (les deux pointeurs), alors que dans les déserts du centre, elle est souvent décrite comme l'empreinte d'un aigle géant.

 Les Sept Sœurs -
La constellation d'Orion et le groupe d'étoiles des Pléiades C'est l'histoire d'un groupe de femmes, de leurs dingos et du chasseur qui les poursuit. Chez le peuple pitjantjatjara du désert occidental de l'Australie, ces constellations représentent des femmes et un homme qui les poursuit. Les femmes portent le nom de Kungkarungkara. Elles élèvent une meute de dingos qui les protègent contre Nirunja, un chasseur qui les poursuit dans le désert. Nirunja attrape l'une des femmes (l'étoile la moins brillante des Pléiades) mais il n'est pas satisfait pour autant. Les femmes finissent par se transformer en oiseaux et volent pour fuir le chasseur. Mais celui-ci défie leurs dingos et les suit dans le ciel. On peut le voir, avec sa lance, dans les étoiles de la ceinture d'Orion, poursuivant les Pléiades. Les Pléiades sont visibles à l'aube en automne, la saison de l'accouplement des dingos. Les Pitjantjatjara chantent cette légende et exécutent des danses de fécondité pour les dingos. Cette légende parle des dangers de vivre près des côtes australiennes, où il y a souvent des tempêtes tropicales. À Yirrkala, sur la côte de la Terre d'Arnhem en Australie, la constellation d'Orion et le groupe d'étoiles des Pléiades sont associées aux dangers de vivre près des côtes, où il y a souvent des tempêtes tropicales et des cyclones. On dit que la constellation d'Orion est un canot rempli de pêcheurs alors que leurs femmes, les Pléiades, sont dans un second canot. Tous arrivent d'une autre contrée située plus à l'est. En chemin, les hommes ont capturé une tortue, et les femmes deux gros thazards, mais alors qu'ils approchaient de la côte, une forte tempête a renversé les canots et noyé tous leurs occupants, qui sont devenus des étoiles pour avertir les générations futures de pêcheurs. Les deux canots, les hommes et les femmes, la tortue et les deux poissons (des groupes d'étoiles voisins dans la Voie Lactée) sont tous visibles dans le ciel pendant toute la saison des pluies. Dans sa forme primitive, cette légende est un avertissement à propos des dangers de la pêche à une période de tempêtes soudaines, mais dans la partie nord-est de la Terre d'Arnhem, la version locale de cette légende comporte aussi un message moral : la noyade des pêcheurs est une punition parce qu'ils ont attrapé un thazard, dont la consommation est traditionnellement interdite dans cette tribu.  Quelquefois, plus particulièrement vers la fin de l'enfance des étoiles, quelques traces de filaments de nébuleuse réfléchissent la lumière de leur descendance stellaire : On les appelle les nébuleuses à réflexion.  |  Robert Gendler © 2002
Écoutez la conteuse aborigène australienne Pauline McLeod raconter une légende à propos des Sept Sœurs (les Pléiades). Pour en savoir plus. AVERTISSEMENT aux aborigènes et aux visiteurs du détroit de Torrès

L'Étoile du soir et l'Étoile du matin - la planète Vénus La planète Vénus est souvent confondue avec une étoile - la première à apparaître le soir (on l'appelle donc souvent l'Étoile du soir) et la dernière à disparaître dans la lumière du matin (on l'appelle donc souvent aussi l'Étoile du matin). C'est pourquoi cette planète fait partie des légendes dans de nombreuses cultures différentes. Elle constituait également un signe important pour les peuples aborigènes d'Australie, qui se levaient à l'aube pour commencer à chasser ou à pêcher. Ils la considéraient souvent comme une jeune fille. Cette légende est celle de l'Étoile du matin, qui vit sur l'île des morts. Dans une légende de la Terre d'Arnhem (à l'extrême nord de l'Australie), l'Étoile du matin s'appelle Barnumbir. Elle vit dans une île appelée Bralgu, l'île des morts. Comme elle était très brillante, les gens de son peuple lui demandaient souvent de venir avec eux lorsqu'ils partaient à la pêche tôt le matin, afin qu'ils puissent mieux voir. Mais Barnumbir avait tellement peur de se noyer qu'elle refusait toujours de les accompagner sur l'eau. Deux vieilles femmes de la tribu ont finalement résolu le problème. Elles lui attachèrent une longue corde autour de la taille afin de pouvoir la ramener sur l'île de Bralgu et la garder en sécurité pendant le jour dans un panier tressé. Comme elle est attachée à cette corde, elle ne peut pas monter très haut dans le ciel et reste toujours près de la ligne d'horizon - ce qui est le cas de la planète Vénus. Dans les peintures sur écorce, Barnumbir est représentée par une lumière brillante attachée par une corde à un panier tressé qui est sur l'île des morts. Dans la Terre d'Arnhem, l'Étoile du matin joue un rôle important dans les funérailles, à cause de son lien avec l'île des morts. Elle est représentée par un totem au sommet duquel est fixée une grappe de plumes blanches ou de duvet blanc, qui symbolise l'étoile brillante, et de longues cordes qui se terminent par de petits bouquets de plumes, qui symbolisent les rayons. Selon la croyance du peuple Arnhem, l'étoile conduit l'esprit de la personne décédée vers le lieu de son dernier repos dans Bralgu
.  Vénus  |  © NASA / JPL Pour en savoir davantage sur la planète Vénus. La Voie Lactée
Presque tous les peuples aborigènes d'Australie considéraient la Voie Lactée comme une rivière dans le ciel. Les grosses étoiles de la Voie Lactée étaient des poissons, alors que les petites étaient des bulbes de nénuphar (également bons à manger).

Voici la légende du héros tribal Priepriggie, célèbre pour ses chants et ses talents de chasseur. Dans le Queensland, la légende aborigène à propos de la Voie Lactée mettait en vedette un héros tribal du nom de Priepriggie. Il était aussi connu pour ses chants et ses danses que pour ses exploits de chasseur. Lorsqu'il chantait, les gens dansaient jusqu'à tomber d'épuisement et déclaraient que si Priepriggie le voulait, il pourrait même faire danser les étoiles. Un matin, Priepriggie se leva très tôt, pendant que tous dormaient encore, pour aller chasser. Loin du camp, il trouva un arbre plein de roussettes qui dormaient pendues aux branches. Même si elles sont petites, elles constituent un repas délicieux lorsqu'il n'y a rien de plus gros à manger. Priepriggie tua la plus grosse pour la rapporter à la maison. Malheureusement, cette roussette était celle qui dirigeait le groupe. Les autres se réveillèrent et, très en colère, fondirent sur Priepriggie. Pour le punir, elles le transportèrent dans le ciel. Au camp, les autres se réveillèrent et se rendirent compte de l'absence de Priepriggie. Après avoir cherché partout en vain, ils décidèrent d'exécuter sa danse dans l'espoir qu'il reviendrait pour se joindre à eux. Mais ils se rendirent compte que, sans son chant, ils ne se souvenaient pas du rythme et ne pouvaient pas danser en mesure. Le soir venu, ils traînaient toujours les pieds, tout en désordre et désespérant de jamais pouvoir se rappeler les danses et chants traditionnels. Tout à coup, ils entendirent chanter une voix faible qui venait du ciel. À mesure que la voix devenait plus forte et le rythme plus net, les membres de la tribu retrouvaient le rythme et se souvenaient des chants. Puis les étoiles, jusqu'alors dispersées de manière désordonnée dans le ciel, commencèrent à scintiller et à danser au son du chant de Priepriggie. Petit à petit, elles se disposèrent en un large ruban étincelant dans le ciel - la Voie Lactée. La Voie Lactée leur rappelle donc constamment que leur héros tribal doit être célébré avec le cérémonial approprié et qu'ils ne doivent jamais oublier ces danses et chants traditionnels.  Pour en savoir davantage sur la Voie Lactée Le Soleil Chez les aborigènes de Murray River, dans l'Australie du Sud, l'origine du Soleil est liée au lancement d'un ouf d'émeu géant dans le ciel, où il frappa un tas de bois sec et éclata en une flamme dorée, de la couleur du jaune d'ouf, éclairant ce qui avait été jusque-là un monde plongé dans l'obscurité. Le Grand Esprit Baiame, voyant jusqu'à quel point le monde ainsi inondé de lumière dorée était meilleur, décida de rallumer le tas de bois chaque jour. Le Soleil vient d'une femme qui vit dans le ciel et dont le camp est situé à l'est. Chaque matin, elle se réveille et allume une torche en écorce, qu'elle va transporter en traversant le ciel pendant la journée. Tôt le matin, la Femme-Soleil se pare d'une poudre d'ocre rouge. Une partie de cette ocre tombe sous forme de poussière qui colore le ciel et les nuages en rose. C'est le lever du Soleil. Sa fille veut l'accompagner mais la Femme-Soleil refuse car deux soleils dans le ciel provoqueraient une chaleur telle qu'elle consumerait le pays. Le soir, la Femme-Soleil atteint l'extrémité ouest du monde. Elle se décore à nouveau, ce qui produit les couleurs flamboyantes du crépuscule, avant de commencer son long voyage sous la terre pour revenir à l'est. Dans certaines légendes, elle se transforme en wallaby et traverse en sautant un long tunnel souterrain. Pendant son trajet sous la terre, sa torche réchauffe la terre, ce qui permet aux plantes de pousser. Comme bien d'autres légendes, celle-ci évoque la relation étroite entre le ciel et la terre.

Comme la Lune croît de la nouvelle lune à la pleine lune avant de décroître jusqu'à presque disparaître, elle est associée à la fécondité (la production d'une nouvelle vie) et à la mort. De nombreuses légendes tentent d'expliquer la croissance et le déclin de la Lune. Découvrez la légende de l'Homme-Lune et la tragédie qui frappa sa famille. Le peuple milingimbi de la Terre d'Arnhem en Australie croyait qu'au moment de la création, l'Homme-Lune, Alinda, avait deux femmes qui donnèrent chacune naissance à un fils. Un jour, alors que les femmes étaient sorties cueillir des racines et des baies, Alinda envoya les garçons pêcher quelques poissons pour lui. Les garçons allèrent sur la lagune mais ils ne trouvèrent pas de poisson. Par contre, ils attrapèrent un canard siffleur. Comme ils avaient très faim, ils décidèrent rapidement que, puisqu'on ne leur avait pas demandé de rapporter un canard, ils pourraient le manger et ne pas en parler à leur père. Lorsqu'ils revinrent à la maison et que leur père leur demanda du poisson, ils dirent qu'ils n'en avaient pas attrapé. Alinda remarqua la graisse de canard sur leurs doigts et leur demanda d'où elle venait. Craignant une punition, les garçons refusèrent d'admettre qu'ils avaient attrapé un canard. Alinda, qui lui aussi avait faim, était furieux. Il mit ses deux fils dans un sac qu'il noua et chargea dans son canot. Il rama ensuite jusqu'au centre de la lagune, où il jeta les garçons par-dessus bord. Lorsqu'Alinda revint à la maison, ses femmes demandèrent où étaient les garçons. Alinda dit qu'ils étaient partis chasser et qu'ils reviendraient le soir. Comme les garçons ne rentraient pas pour le repas, les deux mères eurent des soupçons. Elles suivirent les traces d'Alinda et du lourd sac qu'il avait traîné jusqu'au bord de l'eau, et elles comprirent bientôt ce qui s'était passé. Ivres de douleur et de rage, elles coururent incendier la hutte où dormait Alinda, jouissant de ses hurlements de douleur pendant qu'il brûlait à mort. Mais les femmes virent son corps revenir à la vie sous forme d'un fin croissant qui devint lentement une grosse sphère et s'éleva dans le ciel. Du haut du ciel, Alinda annonça que désormais toute la création mourrait pour ne plus jamais revivre. Lui par contre serait mort trois jours par mois mais reviendrait toujours à la vie. À la pleine lune, le peuple aborigène montre les marques foncées qui traversent le milieu de la Lune - les cicatrices des brûlures qu'Alinda avait subies dans sa hutte. Les nombreuses apparences de la Lune. Pour les aborigènes d'Australie, la formation d'un anneau ou d'un halo autour de la Lune indique habituellement que la pluie s'en vient. L'anneau représente un abri dont l'Homme-Lune s'entoure pour se protéger de la pluie. Le peuple Tiwi de l'île Melville croit qu'un anneau autour de la Lune est le signe que l'Homme-Lune participe à une kulama, cérémonie du peuple tiwi. L'anneau représente le cercle de terre amoncelée autour du terrain de la cérémonie, où le peuple des étoiles danse et entonne les chants de la kulama comme le font les Tiwis. Cette légende évoque très clairement l'unité de la terre et du ciel, où l'on retrouve les mêmes rituels et les mêmes manières de faire. D'autres caractéristiques de la Lune sont également expliquées dans des légendes. Une éclipse de Soleil est généralement interprétée comme l'union de l'Homme-Lune et de la Femme-Soleil. Les peuples aborigènes des régions côtières de l'Australie ont remarqué le lien entre les phases de la Lune et les marées. À Yirrkala, sur la côte de la Terre d'Arnhem, et sur Groote Eylandt, les aborigènes croient que les grandes marées, qui atteignent la Lune lorsqu'elle se couche dans la mer, la rendent de nouveau grosse et ronde. Par contre, lorsque les marées sont faibles, l'eau revient dans la mer à partir de la pleine lune, et celle-ci redevient un mince croissant.  La force de gravité maintient la Lune en orbite autour de la Terre.

 |  © NASA / U.S. Geological Survey Pour en savoir davantage sur la Lune. La Croix du Sud La Croix du Sud est une constellation propre à l'hémisphère sud. Elle comprend quatre étoiles brillantes formant les pointes d'une croix. Un arbre s'envole dans le ciel pour devenir la Croix du Sud. Pour en savoir plus.

 Les cultures aborigènes de l'Australie ont de nombreuses légendes à propos de choses qui ne sont pas permises, comme la consommation de certains aliments ou le mariage entre proches parents. Dans ces légendes, les personnages qui ne respectent pas les règles sont punis. Les personnages qui se conduisent bien deviennent parfois des étoiles afin de rappeler aux gens comment ils devraient se comporter. Dans l'une de ces légendes, le Grand Esprit Baiame créa deux hommes et une femme, et leur montra quelles plantes manger et comment récolter des racines. Baiame leur prescrivit également de ne pas tuer d'animaux. Mais lorsque survint une sécheresse et que les plantes moururent, la femme tenta de persuader les hommes d'aller à la chasse et de tuer un animal pour pouvoir manger. L'un des deux hommes accepta et tua un kangourou mais l'autre refusa de manger toute créature de Baiame. Il alla dans le désert et tomba épuisé sous un gommier. Pendant qu'il dormait, le Yowi, esprit de la mort, descendit et le tira dans l'arbre, dérangeant deux calopsittes blanches qui nichaient dans l'arbre. L'arbre entier s'envola dans le ciel pour former la Croix du Sud. Les quatre étoiles de la Croix du Sud représentent les yeux de l'homme et du Yowi, et les pointeurs les deux calopsittes qui tentent de regagner leur nid dans le gommier.

Ces deux petites galaxies visibles de l'hémisphère sud sont les camps aborigènes d'un vieil homme et d'une vieille femme.Pour les petites bandes nomades dont les membres dépendaient étroitement les uns des autres pour leur survie, il était très important que chacun obéisse aux règles de la communauté. En plus de légendes sur la nourriture, les étoiles figurent dans de nombreuses légendes sur la bonne manière de se conduire. Dans l'une de ces légendes, le Grand Nuage de Magellan et le Petit Nuage de Magellan sont les camps d'un vieil homme et d'une vieille femme trop âgés et trop faibles pour chasser et cueillir leur nourriture. L'espace entre les deux nuages représente le feu pour faire cuire leurs aliments. Les jeunes, représentés par des étoiles, attrapent des poissons et cueillent des bulbes de nénuphar dans la rivière céleste (la Voie Lactée) pour les apporter au vieux couple qui les fait cuire. Près de là, l'étoile brillante Achernar représente leur repas. Lorsque les Nuages de Magellan apparaissent dans le ciel, cette légende est racontée - ou chantée - afin de rappeler à tous de prendre soin des personnes âgées et d'être attentifs à leurs besoins.

LA NATION ANISHINABE DU CENTRE DE L'AMÉRIQUE DU NORD

 Dans notre culture anishinabe, seuls nos « astronomes », dont certains portent le titre de Wabeno-innin (les « hommes de l'Étoile du matin » ou les « hommes de l'aube ») jouissent du privilège d'avoir une connaissance complète du Monde céleste. Leurs connaissances ont en grande partie un caractère sacré et ne sont utilisées que dans des circonstances particulières à caractère religieux. Mais de nombreuses légendes bien connues sur le monde céleste sont racontées pour les leçons qu'elles contiennent sur notre relation avec toute la création. Ces légendes font encore partie de la mémoire collective et sont dites par des conteurs respectés de nos communautés. En été, alors que toutes les plantes sont éveillées et que les animaux vagabondent, nous ne pouvons pas en parler car les esprits pourraient nous entendre dire quelque chose qui les offense. Nous pouvons raconter ces légendes seulement en hiver, pendant que les esprits se reposent. Notre Grand-Père le Soleil, notre Grand-Mère la Lune et notre Mère la Terre. Selon les enseignements de la culture anishinabe, du centre de l'Amérique du Nord, la première de toutes les mères, Nokomis ou notre Grand-Mère la Lune, habite dans les cieux près de sa fille, notre Mère la Terre. De là, Nokomis surveille ses enfants et les conduit doucement dans la nuit. Notre Mère la Terre nourrit tous ses enfants et en prend soin dans les mondes végétal, animal et humain. La vie vient de notre Mère la Terre et y retourne pour compléter son cycle. Chaque jour, notre Grand-Père le Soleil, celui « qui apporte le matin », donne lumière et chaleur à ses enfants. Ensemble, notre Mère la Terre et notre Grand-Père le Soleil donnent la vie en cadeau à tous. Les battements du cour de notre Mère la Terre ont leur écho dans les battements de tambour des Anishinabes. Même le loup, qui chante à la Lune, nous ordonne de ne pas oublier que nous venons de Nokomis, notre Grand-Mère. Kiwetinanang, le Gardien du Nord, apporte l'hiver et la longévité.  |
© Le Musée du Manitoba   Wapananag, la Gardienne de l'Est, apporte la vie nouvelle, la renaissance et la guérison, avec le lever du soleil et le début d'une nouvelle journée.

Le groupe d'étoiles des Pléiades Sept sœurs ignorent les instructions de leur père et descendent sur la Terre dans un panier. Les Anishinabes, du centre de l'Amérique du Nord, croient que sept sœurs firent fi des instructions de leur père (la Lune) et descendirent sur la Terre dans un panier pour danser et chanter alors que leur père était « bas dans le ciel ». Lors d'une de leurs visites, l'une des jeunes femmes fut capturée par un homme et en tomba amoureuse. Le couple fut emporté vers le monde céleste dans un panier que les sœurs de la mariée avaient fait descendre jusqu'à la Terre. Même s'il désapprouvait ce mariage, notre Grand-Père le Soleil, par amour pour sa fille, permettait au couple de visiter la Terre de temps à autre. Quant aux autres sœurs, notre Grand-Père le Soleil les envoya vivre loin de la Terre, et depuis ce jour il est difficile de les voir. Un conteur de la réserve du Fort Alexandre (Manitoba), au Canada, a expliqué l'apparition et la disparition du groupe d'étoiles des Pléiades avec les saisons par la légende de sept enfants qui aimaient danser et jouer. Selon les Anishinabes, du centre de l'Amérique du Nord, sept enfants préféraient danser et jouer au lieu d'aider leurs parents au camp. Leur mère alla demander conseil à propos de ce problème. On lui dit de mettre des pierres sur leur nourriture, dans l'espoir que les enfants apprécieraient la valeur du travail s'ils devaient enlever les pierres de leur nourriture avant de la manger. Malheureusement, ce plan ne fonctionna pas. Un jour, les enfants dansèrent si fort qu'ils aboutirent dans le ciel où l'on peut les voir aujourd'hui. On peut les voir clairement en hiver, mais pas en été. On croit que, pendant les mois d'été, où les humains font des cérémonies et des danses, les enfants se joignent à eux, puis retournent dans les cieux au début de l'hiver. Pour les Anishinabes, les Pléiades sont aussi le groupe d'étoiles du « trou dans le ciel » et sont étroitement liées à des croyances religieuses. Les sept filles de la Lune et du Soleil.  |  © Le Musée du Manitoba L'une des sept enfants qui aimaient danser et jouer.

 La constellation de la Martre -

 qui fait partie de la Grande Ourse La légende de la Martre est inhabituelle car la plupart des légendes des Anishinabes qui se rapportent à cette constellation en parlent comme d'un grand ours. La martre est un petit animal de la taille d'un renard et parent de la belette. La Martre était une grande chasseresse. Elle vivait dans le monde de l'hiver avec les humains, les oiseaux et d'autres animaux. L'hiver était souvent si rigoureux qu'ils manquaient de nourriture. Les Anishinabes, du centre de l'Amérique du Nord, disent que de nombreux animaux mouraient de froid et de faim pendant l'hiver. Un jour, la Martre décida que leur seul espoir était d'aller dans le monde de l'été et d'en rapporter le temps chaud. Mais les villageois et les animaux du monde de l'été ne voulaient pas partager leur bien. La Martre convoqua donc tous les animaux et les oiseaux de l'hiver pour discuter de ce qu'il fallait faire. Le Rat musqué, qui vivait entre les deux saisons, était le seul à savoir que l'été était caché dans une île lointaine. Au centre de cette île, il y avait une cabane, et sur un mur de cette cabane était accroché le sac de l'été. Personne de pouvait s'en approcher car il était jalousement gardé par la Grue et la Grenouille. Même lorsque toutes les créatures de l'été partaient à la chasse, ces deux gardes restaient toujours derrière pour surveiller le sac. Dès que quelque chose s'approchait de l'île, tous les chasseurs sautaient dans leurs canots pour aller voir ce que c'était. Il serait très difficile pour les animaux de l'hiver d'obtenir le sac de l'été. Un plan fut élaboré, et vint le temps où la Martre et ses amis devaient passer à l'action. Le Hibou vola vers la cabane où la Grue et la Grenouille gardaient leur précieux trésor. Il se posa à terre et regarda à l'intérieur pour voir où le sac était accroché. Ensuite, le Rat musqué fut envoyé pour gruger les pagaies des chasseurs jusqu'au point de rupture. Le meilleur nageur de tous les animaux à longues pattes, le Caribou, commença à nager vers l'île. Dès que les chasseurs l'aperçurent, ils sautèrent dans leurs canots et pagayèrent vers lui. Le Caribou nagea le plus vite possible en s'éloignant de l'île jusqu'à ce que les pagaies se brisent et que les chasseurs soient en rade sur l'eau. Le Caribou revint alors par derrière dans la cabane et prit la Grenouille et la Grue par surprise. Il s'empara rapidement du sac et courut jusqu'à ce qu'il retrouve les animaux de l'hiver. Ils se relayèrent pour porter le sac secret de l'été dans leur monde. Lorsque les animaux de l'été eurent enfin dérivé vers la rive, ils se mirent à suivre la trace des aminaux de l'hiver afin de récupérer le sac secret de l'été. Ils finirent par voir la Martre qui portait le sac. La Martre alla vers les arbres pour échapper aux animaux de l'été mais elle ne put pas grimper assez haut pour éviter les flèches des chasseurs, et l'une d'elles finit par l'atteindre. La flèche emporta la Martre dans le ciel sombre du nord, et avec elle le sac secret de l'été. Depuis lors, les animaux de l'été et ceux de l'hiver se sont entendus pour partager les saisons de manière à ce que chacun ait six mois d'hiver et six mois d'été. Le Créateur savait que la Martre voulait protéger ses amis contre la famine et la mort. Il empêcha donc la Martre de retomber sur la Terre et la plaça parmi les étoiles. Chaque année, la Martre traverse le ciel. Lorsque la flèche la touche, elle roule sur le dos dans le ciel d'hiver. Lorsque l'hiver est presque terminé, elle se remet sur ses pieds et recommence à donner du temps chaud sur la Terre. De tels enseignements nous rappellent que la survie et le bien-être harmonieux de toute la création dépend du partage et du respect des Nobles Lois de la Nature qui fait partie de la Grande Ourse Dans les temps anciens, il n'y avait aucune étoile. Il n'y avait que deux lunes et le Soleil. Un jeune garçon, appelé Petit-Ours, vivait avec son grand-père, nommé Grand-Ours, dans le monde céleste. Les Anishinabes racontent cette légende à propos de Petit-Ours. Une nuit, assis près du feu avec son grand-père, Petit-Ours lui posa des questions à propos des deux lunes : « Y a-t-il des gens qui vivent sur ces lunes? Et pourquoi avons-nous deux lunes alors qu'une seule suffit? » Le grand-père mit dans le feu une offrande de tabac que lui avait remise son petit-fils, pour honorer les esprits et leur manifester du respect. Il commença ensuite à instruire Petit-Ours à propos des deux mondes qui possèdent chacun une lune : « Il y a longtemps, nous partagions le Soleil avec d'autres mondes, car tout était équitable et les gens vivaient en harmonie. Avec le temps, les choses commencèrent à changer et le diable conquit rapidement le monde. Les personnes bonnes fuirent et vinrent dans notre monde mais le diable les suivit. Il tentait de contrôler notre vie et notre monde, et notre peuple pria pour appeler le Créateur à l'aide.

Le Créateur eut pitié de nous et renvoya le peuple du diable dans son monde, loin du Soleil. Il prit leur lune et les laissa dans l'obscurité. Le Créateur annonça ensuite à notre peuple qu'un jour viendrait un enfant qui aurait le pouvoir de faire de la place dans le ciel pour chacun de nous. Une fois accomplie sa tâche sur la Terre, l'enfant aurait une place particulière dans les cieux auprès de son père, Grand-Ours. » Petit-Ours était fasciné et ne pouvait pas oublier cette histoire. Une nuit, il fit un rêve à propos de son arc et de sa flèche, et ce rêve le perturba beaucoup. Le lendemain matin, Petit-Ours demanda à son grand-père quelle était la signification de ce rêve. Après un long silence, le grand-père dit enfin : « Noshins, tu dois te préparer à ce qui va t'arriver. Ni toi ni personne ne peut modifier ta destinée. » Un jour, Petit-Ours se sentit obligé d'aller sur la grosse colline située à l'extérieur du village. Prenant son arc et sa flèche, il embrassa son grand-père pour lui faire ses adieux et grimpa jusqu'au sommet de la colline. Se tenant bien droit, Petit-Ours visa soigneusement la plus brillante des deux lunes. De toutes ses forces, il étira la corde de son arc le plus loin qu'il pouvait. Lorsqu'il relâcha, la flèche s'envola dans le ciel et atteignit la Lune. Il y eut une énorme explosion, et la Lune éclata comme du verre en millions de morceaux. Petit-Ours fut frappé d'émerveillement lorsqu'il vit le ciel rempli de nouvelles étoiles. C'est à ce moment-là qu'il se rendit compte de la signification de son rêve. Pour une dernière fois, il regarda la cabane de son grand-père et murmura : « Adieu, Grand-père. » L'excitation qu'il ressentait accélérait les battements de son cour à mesure que son esprit montait dans le ciel vers les étoiles et son père. La Martre et Petit-Ours forment la Grande Ourse dans le ciel. Animation de la constellation de l'Ours Story telling around a campfire.  |  © Le Musée du Manitoba Le grand-père mit dans le feu une offrande de tabac que lui avait remise son petit-fils, pour honorer les esprits et leur manifester du respect. Il commença ensuite à instruire Petit-Ours à propos des deux mondes qui possèdent chacun une lune.   Se tenant bien droit, Petit-Ours visa soigneusement la plus brillante des deux lune .Petit-Ours, avant qu'il ne devienne un véritable ours.   Petit-Ours après sa transformation, alors que son esprit monte dans le ciel vers les étoiles et vers son père.  |

La grande casserole constitue une partie de la constellation de la Grande Ourse.

 La capture du Soleil

 Pour le peuple anishinabe, du centre de l'Amérique du Nord, le Soleil est l'un des symboles les plus puissants de la force vitale. La nécessité de sa présence pour la survie est mise en évidence dans la légende ancestrale de la capture du Soleil. Cette légende fut racontée aux premiers explorateurs européens et on la raconte toujours dans la province du Manitoba, au Canada. Selon la culture des Anishinabes, du centre de l'Amérique du Nord, il y a longtemps, lorsque les animaux régnaient sur la Terre, une orpheline vivait à l'orée de la forêt avec son minuscule petit frère nommé Pikojigiiwizens. Elle prenait bien soin de lui car il était si petit qu'un oiseau aurait pu l'emporter. Un jour, elle lui fabriqua un arc et des flèches et lui dit de tuer quelques Wabanagozi ou juncos ardoisés, afin qu'elle puisse lui faire un beau manteau. Quelque temps plus tard, pendant que sa sour était sortie marcher dans la forêt, le petit garçon suivit un sentier qu'elle lui avait dit d'éviter. Bientôt fatigué, il se coucha sur un monticule où le Soleil avait fait fondre la neige et s'endormit rapidement. Pendant qu'il dormait, le Soleil abîma son manteau en peau d'oiseau. Lorsque le garçon se réveilla et vit son manteau endommagé, il se mit en colère contre le Soleil. « Ne pense pas que tu es trop haut, cria-t-il, je vais me venger. » Le Soleil brilla très fort dans ses yeux et le brûla. Pendant vingt jours, le petit garçon pleura la perte de son manteau et resta immobile sans manger. Finalement, il demanda à sa sour de lui faire un piège car il voulait capturer le Soleil. Elle tressa une corde avec une masse de fils clairs. Le petit garçon installa son piège à l'endroit précis où le Soleil toucherait la terre à son lever. Le Soleil fut pris au piège et ne put se dégager malgré tous ses efforts. Comme le Soleil ne se levait pas, les animaux prirent peur. Ils convoquèrent une réunion du conseil pour décider qui pourrait aller couper la corde. C'était une opération dangereuse car le Soleil brûlerait sûrement quiconque s'aventurerait trop près. Même le petit Pikojigiiwizens essaya, mais le Soleil était trop chaud. Une minuscule souris offrit son aide. Les animaux se moquaient d'elle mais ils finirent par accepter sa proposition. La souris grimpa sur la corde du piège, le plus près possible du Soleil, et commença à ronger la corde. La chaleur lui brûlait la fourrure, les yeux, les pieds et les mains. Le piège fut enfin rompu. Le Soleil monta dans le ciel, et la Terre fut à nouveau inondée de lumière et de chaleur. Lorsque la souris redescendit sur la Terre, les animaux constatèrent qu'elle était devenue une taupe - ses yeux étaient presque fermés à cause des rayons aveuglants du Soleil. Depuis ce temps, la taupe préfère vivre dans l'obscurité. Après avoir grimpé sur le piège aussi près que possible du Soleil, la souris commença à ronger la corde. Une corde fut tressée avec une masse de fils clairs, pour faire un piège destiné à capturer le Soleil.

LES PIEDS-NOIRS DES PRAIRIES DE L'AMÉRIQUE DU NORD

 Introduction par Earl Old Person (première partie)Introduction par Earl Old Person (deuxième partie)Nous nous nommons Nitsitapii mais on nous appelle les Pieds-Noirs. Nous possédons de nombreuses légendes sur les Spomi-tapi-ksi (êtres célestes) qui font partie de notre monde, nous ont aidés et nous ont enseigné un grand nombre de leçons importantes. Les Spomi-tapi-ksi nous guident dans nos voyages et définissent les saisons. Tous les êtres coexistent afin de survivre dans le monde. Les légendes de Spomi-tapi-ksi servent à enseigner le respect envers toute vie et à encourager la coexistence. Nous possédons plusieurs légendes à propos de personnes qui sont mortes et sont devenues des étoiles. Ces légendes nous rappellent les comportements appropriés à adopter. Miohpokoiksi - Les Six Garçons perdus - Le groupe d'étoiles des Pléiades Dans cette légende des Pieds-Noirs des Prairies de l'Amérique du Nord, six enfants se sentaient abandonnés par leurs parents. Ils s'élevèrent dans le ciel pour devenir les Six Garçons perdus, le groupe d'étoiles des Pléiades. Séquence vidéo de Clifford Crane Bear qui raconte la légende des Six Garçons perdus Collier, siksika, milieu des années 1800 - Les bisons sont de couleur jaune à la naissance. Les six queues de bison de ce collier symbolisent l'histoire des six enfants qui montèrent dans le ciel pour devenir les Pléiades. Old Sun, chef du clan Medicine Man des Siksikas du Nord, portait ce collier quand il était enfant. Ce collier rappelle aux adultes de ne pas négliger les souhaits de leurs enfants.

 Les guerriers peignaient souvent des images de leurs exploits sur leur bouclier. Les lignes en zig-zag et les demi-cercles indiquent le nombre de fois où le propriétaire a agi comme éclaireur dans un raid. L'image du bison rapproche le propriétaire de la puissance du bison. Les six plumes nous rappellent la légende des six garçons perdus qui sont devenus les Pléiades.   Quelquefois, plus particulièrement vers la fin de l'enfance des étoiles, quelques traces de filaments de nébuleuse réfléchissent la lumière de leur descendance stellaire : On les appelle les nébuleuses à réflexion.

 Ihkitsikammiksi - La Grande Casserole Les sept cercles des oreillettes de nos tipis sont des étoiles qui représentent la Grande Casserole. Notre légende ancestrale parle d'enfants abandonnés qui sont partis vivre dans le ciel. Lorsque nous voyons ce motif sur les tipis, nous nous souvenons de toujours prendre soin de nos enfants. Selon les Pieds-Noirs des Prairies de l'Amérique du Nord, il était une fois un camp de dix cabanes. Dans l'une d'elles vivait une famille de neuf enfants, sept garçons et deux filles. Pendant que les six aînés des garçons étaient partis à la guerre, l'aînée des filles, la Femme à la peau d'ours, épousa un ours grizzly. Son père était en colère, au point où, avec d'autres, il encercla la tanière de l'ours grizzly et le tua. Lorsque la Femme à la peau d'ours se rendit compte que son mari était mort, elle se transforma en un énorme ours grizzly et devint la Femme à la peau d'ours. Elle attaqua le camp, tuant tout le monde, y compris sa mère et son père. Elle épargna toutefois son plus jeune frère ainsi que sa sour. Les deux furent très effrayés lorsqu'ils la surprirent se parlant toute seule et préparant la manière dont elle pourrait les tuer. Un jour, en allant chercher de l'eau à la rivière, la plus jeune des deux sœurs rencontra ses six frères de retour du sentier de la guerre. Elle leur expliqua quel danger ils couraient, et ils firent des plans pour la sauver. Elle cueilla de nombreuses figues de Barbarie (« poires-cactus ») et reçut l'ordre de les mettre devant la cabane de manière à ce qu'ils puissent s'enfuir en sécurité. Les enfants quittèrent la cabane à minuit. L'aînée des deux sœurs les entendit partir et voulut les suivre. Mais elle marcha sur les figues de Barbarie. Hurlant de douleur, elle se transforma à nouveau en ours et courut après ses frères. Le plus jeune des frères possédait des pouvoirs magiques impressionnants. Lorsque la Femme à la peau d'ours les rattrappa, le plus jeune des frères tira une flèche en l'air. Immédiatement, les enfants eurent autant d'avance sur leur sour que la flèche. Alors que la Femme à la peau d'ours se rapprochait de nouveau, le jeune frère agita sa plume magique, qui mit d'épaisses broussailles en travers du chemin de la poursuivante. Ensuite, il mit un lac entre elle et les autres enfants. Enfin, dans un dernier effort pour faciliter leur fuite, il fit apparaître un grand arbre, dans lequel les sept frères et leur petite sour grimpèrent. Mais la Femme grizzly fit tomber les quatre enfants qui étaient le plus bas. Elle allait les tuer lorsque le plus jeune frère agita sa plume magique et, tout en chantant, tira une flèche en l'air. Immédiatement, la petite sour monta dans le ciel. Il tira six autres flèches, et chaque fois l'un des frères monta dans le ciel. Enfin, le plus jeune frère suivit, et tous formèrent la famille des Sept Frères. Ils adoptèrent dans le ciel la même position qu'ils avaient dans l'arbre. La petite étoile à une extrémité de la poignée représente la petite sour, et les quatre du bas sont les frères qui avaient été jetés en bas de l'arbre par leur sour grizzly.- Raconté par Brings Down the Sun, Apatohsipikani. Joane CARDINAL-SCHUBERT, Académie royale des arts du Canada, Premières Nations, Gens du sang (1942-) Ursa Above the Earth, 1987, pastel à l'huile, aquarelle sur papier vélin, collection du musée Glenbow -
 Dick et Beth Soop montrent leur robe de cérémonie décorée,

 La grande casserole constitue une partie de la constellation de la Grande Ourse. Shot Both Sides et Fred Tailfeathers devant le tipi de l'étoile qui tombe, kainai, années 1930   Les êtres célestes (la Lune, le Soleil et l'Étoile du matin - la planète Vénus) Les Spomi-tapi-ksi (êtres célestes) font partie du monde des Pieds-Noirs. Natosi (le Soleil), sa femme Kokomi kisomm (la Lune) et leur fils Ipiso waahsa (l'Étoile du matin) ont donné à nos ancêtres d'importantes cérémonies sacrées que nous utilisons toutes les fois que nous avons besoin d'aide et de conseils dans nos vies. L'une de nos légendes ancestrales raconte comment un pauvre jeune homme fut marqué d'une terrible cicatrice, d'où son nom « le Balafré ». Les Pieds-Noirs des Prairies de l'Amérique du Nord croient qu'un pauvre jeune homme, surnommé le Balafré, était marqué d'une terrible cicatrice. Rejeté par les femmes qu'il voulait épouser, il décida de voyager afin de tenter de guérir sa cicatrice. Après avoir voyagé pendant plusieurs jours, il alla vivre avec Natosi (le Soleil), Kokomi-kisomm (la Lune) et Ipiso-waahsa (l'Étoile du matin). Au cours de son séjour chez eux, il connut de nombreuses aventures et reçut plusieurs présents, notamment la suerie dont Natosi se servait pour guérir son visage, ainsi qu'un bouclier, un arc et des flèches. Lorsque le Balafré partit pour retourner chez son peuple, Natosi lui donna un vêtement de daim blanc richement décoré de piquants de porc-épic et de scalps pour commémorer l'époque où le Balafré avait sauvé l'Étoile du matin des grues. Natosi donna aussi au Balafré les instructions pour ériger la Loge sainte construite chaque année par une femme vertueuse au moment du solstice.- Raconté par Earl Old Person, (Amsskaapipikani) ou par Three Bears (Duvall).   Le parc provincial Writing-on-Stone, dans le Sud de l'Alberta - Les mauvaises terres accidentées de la vallée de la rivière Milk revêtent une importance particulière pour les Pieds-Noirs. C'est là qu'ils ont consigné leur histoire et leurs légendes ancestrales par des dessins gravés dans la pierre.

 Dans les familles aisées, on cousait souvent le cordon ombilical des enfants dans une poche spéciale, en forme de serpent pour les garçons et de lézard pour les filles. Les enfants portaient cette amulette sur leur épaule gauche, au-dessus de leur cour. Le motif en forme d'étoile donnait à l'enfant le pouvoir des Êtres d'en haut ainsi que le courage dans sa jeune vie.

 Cette chemise fut la propriété de Willie Scraping White, président de cérémonies estimé, grâce à qui de nombreuses traditions sont demeurées vivantes au milieu du XXe siècle. Les bandes perlées sont décorées de dessins d'étoiles. Le disque circulaire nous rappelle Natosi.  - Cette chemise fut la propriété de Willie Scraping White, président de cérémonies estimé, grâce à qui de nombreuses traditions sont demeurées vivantes au milieu du XXe siècle. Les bandes perlées sont décorées de dessins d'étoiles. Le disque circulaire nous rappelle Natosi.  L'une de nos légendes ancestrales raconte comment un homme appelé le Balafré partit en voyage pour aller vivre avec Natosi (le Soleil), Kokomi-kisomm (la Lune) et Ipiso-waahsa (l'Étoile du matin). Au cours de son séjour chez eux, il connut de nombreuses aventures et reçut de nombreux présents, dont la suerie, l'arc et la flèche. La suerie occupe une place très importante dans nos cérémonies.  |  © Musée GlenbowLe Balafré contribua à sauver l'Étoile du matin de nombreux dangers. Le dessin en forme d'étoile nous rappelle le pouvoir des Êtres d'en haut.   Natosi a dit à notre peuple de faire des vêtements de peaux blanches tannées. Les queues de belette rappellent l'époque où le Balafré sauva l'Étoile du matin des grues. Les cercles représentent la grêle et nous rappellent nos liens avec le Tonnerre. Tous les éléments présents sur cette chemise renouvellent nos liens avec les Êtres d'en haut. Natosi a dit à notre peuple de faire des vêtements de peaux blanches tannées. Les queues de belette rappellent l'époque où le Balafré sauva l'Étoile du matin des grues. Les cercles représentent la grêle et nous rappellent nos liens avec le Tonnerre. Tous les éléments présents sur cette chemise renouvellent nos liens avec les Êtres d'en haut.  la planète Vénus L'Étoile fixe ou Étoile du Nord est essentielle à la navigation dans l'hémisphère nord. La femme qui a épousé l'Étoile du matin - Cette légende explique la naissance de l'Étoile du Nord et la manière dont nous avons reçu l'une de nos plus importantes cérémonies. Selon le peuple pied-noir des Prairies de l'Amérique du Nord, c'était l'été lorsque deux jeunes filles sortirent de leur cabane pour dormir. Elles se réveillèrent avant l'aube, et l'une dit à l'autre : « Je voudrais épouser cette belle étoile qui brille tant. » Peu de temps après, les deux mêmes jeunes filles ramassaient du bois dehors. Elles allaient rentrer à la maison avec leurs fagots lorsqu'une des cordes qui retenait le fagot transporté par la jeune fille qui voulait épouser l'étoile se rompit. Pendant que la jeune fille la réparait, un jeune homme s'approcha et lui dit qu'il la cherchait. Puis il déclara : « Je suis l'Étoile du matin que tu as dit vouloir épouser. » Il la prit chez lui avec Natosi (le Soleil) et Kokomi-kisomm (la Lune). Au bout de quelque temps, elle donna naissance à un enfant. Pour s'occuper, elle sortait tous les jours pour ramasser des racines et des navets. Elle pouvait aller partout dans le ciel, mais son mari lui interdisait de creuser pour ramasser un certain gros navet. Mais un jour la tentation fut trop forte, et la jeune femme ne put s'empêcher de creuser pour prendre le navet et voir ce qu'il y avait dessous. Regardant à travers un trou dans le ciel, qui est l'Étoile du Nord, elle vit sa famille en bas sur la Terre. Elle se sentit très seule et commença à pleurer. Finalement, Ipiso-waahsa (l'Étoile du matin) coupa une longue corde de cuir brut de bison et la redescendit sur la Terre avec son enfant. Avant qu'elle ne parte, il lui donna une coiffure de cérémonie et une robe à dents d'élan, ainsi que la cérémonie de l'ookaan. Son peuple devait tenir cette cérémonie chaque année pour appeler Natosi (le Soleil) et implorer sa pitié et son aide.- Raconté par Mme Wolf Plume, Amsskaapipikani, en 1911. Camp du solstice, siksika, années 1920 - Chaque année, tous nos clans se rassemblent pour renouveler nos liens avec notre univers. C'est ce que nous appelons l'ako-katssin, « le temps où tout le peuple campe ensemble ». C'est le moment où tous les membres de nos Sociétés sacrées se rassemblent et font des cérémonies qui rappellent comment les bourses sacrées et les rituels nous ont été donnés.  Après que la femme qui avait épousé l'Étoile du matin fut revenue sur la Terre, son fils fut transformé en une vesse-de-loup géante. Cette sorte de champignon, que nous appelons Kakatosii, pousse à de nombreux endroits dans la prairie. Nous utilisons la poudre de vesse-de-loup pour arrêter les saignements et les hémorragies. Des vesses-de-loup géantes sont souvent dessinées au bas des tipis

 Le Sentier des loups -

 La Voie Lactée Le Sentier des loups nous rappelle le temps où nos ancêtres ont appris des loups comment survivre. Selon le peuple pied-noir des Prairies de l'Amérique du Nord, Makoiyi - les loups - ont été les premiers Ksahkomi tapiksi(êtres terrestres) à avoir pitié de nous. Au cours d'un hiver neigeux, alors que notre peuple mourait de faim, un jeune homme et sa famille campaient seuls à la recherche de nourriture. Les loups trouvèrent la famille et lui apparurent sous forme de jeunes hommes qui apportaient de la viande fraîche vers leur tipi. Les loups ramenèrent la famille avec eux à leur camp, où de nombreuses espèces d'animaux campaient ensemble et aidèrent la famille à s'installer, à faire du feu et à obtenir de la nourriture. Les animaux partagèrent de nombreux cadeaux spirituels avec le jeune homme et lui apprirent comment collaborer avec d'autres personnes pour chasser le bison et d'autres animaux. Les loups enseignèrent aussi à nos ancêtres que l'on peut manger les animaux qui ont des sabots ou des cornes mais qu'il faut épargner ceux qui ont des griffes ou des serres. Les loups disparurent au printemps mais on les voit toujours dans le ciel sous la forme de Makoi-Yohsokoyi (Sentier des loups). Ces étoiles nous rappellent constamment comment nous devrions vivre ensemble.- Raconté par Rosie Day Rider et Louise Crop Eared Wolf, Kainah. Séquence vidéo de Rosie Day Rider et de Louise Crop Eared Wolf racontant la légende du Sentier des loups (transcription à venir) Bande de couverture, Confédération pied-noir, début du XXe siècle - Autrefois, nos femmes cousaient ensemble deux peaux de bison pour confectionner une robe de cérémonie que les hommes portaient au plus froid de l'hiver. Une bande de décoration de piquants de porc-épic dissimulait la couture. Lorsque les commerçants européens arrivèrent dans notre pays, les femmes commencèrent à faire ces décorations avec des perles de verre. Ces bandes étaient cousues à l'arrière des couvertures qui remplaçaient les lourdes robes de cérémonie.