Le serpent cosmique : l’ADN et les origines de la connaissance

Le serpent cosmique : l’ADN et les origines de la connaissance (en anglais) Tarcher/Putnam, New York, 1998.



 L'auteur, Jeremy Narby, est un anthropologue suisse observateur des cultures de chaman dans le bassin amazonien.  D’après mes lectures, il s’est occupé de la protection de leur héritage culturel en trouvant des redevances pour leur sauvegarde d’irremplaçables plantes et habitats naturels. Il a remarqué que des chirurgiens occidentaux se servent du curare dans leur chirurgie de pointe.  La plupart d’entre eux ont une vague idée de son emploi, mais aucune de sa découverte. Cette drogue peut être réduite à partir d’environ soixante-dix plantes tropicales, mais cette recette de jungle libère un parfum exquis de fatalité considérable. Imagine des chefs de tribu, des chamans et leurs acolytes débrouillards, sinon tous les villageois, décédés autour du feu préparatif, sans explication aucune.  Aucune indice de lutte ni de meurtrissure.  Tu parles d’effarant !  Au fait, ces procédés de cuisson et leurs ingrédients primaires auraient dû depuis longtemps faire-part d’un soigneux tabou. Un autre ethnobotaniste fut expédié la-bas pour requérir à ces chamans : « Comment aviez-vous appris votre recette du curare ? »  Il refusa de croire à leur récit qu’ils l’avaient apprise de leurs hallucinations.Ils devaient abattre des singes de leurs perches sylvestres pour se nourrir de leur chair, sinon mouraient-ils de faim. 


Toute la chasse restante avait disparue alors que des singes grouillaient hors de portée dans les arbres. Après s’être défoncés le crâne, ils ont fait cette demande au serpent cosmique, qui leur expliqua, selon eux, comment préparer du curare et l’administrer aux singes à coups de dard à souffle. « Préparez un feu spécial : lent et persévérant, à une journée de marche de toute habitation.  Mettez-y ces ingrédients magiques à cuire pour 24 heurs.  Partez de suite sans revenir avant un jour entier.
Ensuite, voici comment fabriquer un dard à souffle. » Quelles jolies instructions ! Les chamans recueillent des hallucinations révélatrices en se droguant, en jeûnant, dansant, battant du tambour, chantant et méditant jusqu’à l’épuisement.  Autour du globe, des adeptes autonomes d’une confrérie internationale de chamans ont constaté la même vision : deux lignes parallèles et onduleuses, ressemblant à la chaîne à deux têtes des chromosomes d’une cellule diploïde, aux serpents noués autour du bâton à ailes du dieu messager Hermès, (sinon celui dont se servaient des guérisseurs historiques pour lentement enrouler les 61 cm d’un ver de guinée lors de son jaillissement nocturne de la peau de sa victime) et au caducée de renommée médicale.
 Dans d'autres cas, cette vision hallucinatoire était d’un dragon, une échelle au ciel ou ce qui nous semblerait comme des spirales d'ADN – du moins selon les préconçues de notre Apprentissage scientifique. Le jeu des serpents et échelles me revient à l'esprit ; ainsi que le serpent emplumé et mécène des sciences pour les civilisations précolombiennes, incluant Coatzacoalcos ou Quetzalcóatl chez les Aztèques, Q'uq'umatz des Qu’aiche' Maya, Kukulkan des Maya, et Viracocha des Inca.


 Aussi Yggdrasil, l'arbre mondial de la mythologie scandinave découlant des épiques de chaman arctique, ternies par des platitudes guerrières récitées dans les salles d’hydromel Viking.

D’autres arbres mondiaux ont été fabulés. Des incarnations amazoniennes se sont indiquées comme l’entrelacement d’un python noir et d’un boa aux couleurs de l'arc-en-ciel. « L’instauration de Funan [au Cambodge méridional] est attribuée à un brahmane indien du nom de Kaundinya qui, suivant l’instruction dans son rêve, empoigna l’arc magique d’un temple, embarqua dans un vaisseau marchand et débarqua au Funan au premier siècle de l’EAC.  Il y conquit la reine locale, Soma, fille du roi des Nâgas, (cobras) l’épousa et engendra la lignée royale.  Cette légende, attribuant un lien mystique entre brahmane et serpent, rend double légitimité à la dynastie : tant d’origine indienne qu’enracinée dans la mythologie populaire indigène, dont la croyance dans la terre, l’eau et les serpents était importante : elle fut adoptée par certains royaumes en Asie du sud-est, notamment Champa, Angkor et Kedah, pour n’en citer que trois.  Le cobra était reconnu comme le seigneur du monde ; ainsi enjoint-il la révérence des peuples agricoles. »  D.R. SarDesai, Southeast Asia: Past and Present, Westview Press, A Division of HarperCollins Publishers, Inc., Boulder, Colorado, 1997, pp. 23-24.

Un serpent d’arc-en-ciel est fondamental dans les croyances des Bushmen en Australie, aussi dans celles de vaudou selon lesquelles le serpent cosmique (Dambala) et de l’arc-en-ciel (Aida Wedo) se sont embrassés afin de créer l’univers et la terre.Zeus défit Typhon (en l'emprisonnant sous Mt Etna) le monstre le plus fatal de la mythologie grecque ; le dernier fils de Gaia par Tartare, la moitié inférieure de son corps consistait de colossales écailles de vipère recouvertes d'ailes. Ayant absorbé toutes les eaux cosmiques, le serpent Vritra s’était enroulé autour d'une montagne ; la déité Indra l’anéantit à coups de foudre et lâcha ainsi la mousson annuelle sur la terre tarie.En ancienne Égypte, l'image du cobra couronna des rois et des dieux pour signaler leur ultime pouvoir.  L’ouroboros : le serpent qui avale sa queue, est un symbole Jungien adopté par de nombreuses cultures pour représenter l’infini.  Des équivalents africains incluent Oshumare et Aidophedo ; il y en a d’autres parmi les Indiens de la jungle sud américaine.  Des mythes populaires incluent un certain serpent Adisesha qui s’est appelé en vie.Des symboles mythologiques et religieux comprenant des poissons, comme Léviathan et celui symbolisant le christianisme, peuvent être inclus ici.

Voir http://www.reptilianagenda.com/research/r073101d.html

pour une liste de serpents mythologiques, plus longue et en anglais.
À peu près 663 millions de kilomètres d'ADN sont minutieusement noués dans chaque corps humain.  Ces rives émettent une faible luminance cohérente, comme si d’un laser de petit rendement.  Les visions de chaman sont intensément lumineuses et accompagnées d'une musique complexe et aiguë.
Le bourdonnement corporel de l’ADN peut sembler, à nos oreilles en airain, comme le rire cosmique, la musique des sphères ou la petite voix intérieure aux vérités réticentes – sinon le simple flot de sang dans nos oreilles pareillement bourrées d’ADN, amplifiée par l’univers supposé en dehors de soi.Le milieu hallucinatoire comprend des proportions stellaires, une résonance accablante et luminescence kaléidoscopique ; il offre promesse infinie quoique des conséquences très graves, comparées auxquelles nos vies et morts particulières ne semblent pas si importantes.  Au cours d’hallucinations propices, un serpent, un compagnon animal ou quelque autre esprit savant s'indique, répond aux questions provocantes et offre ses conseils
… Pourvu que l'investigateur partage cette information pour le bien de tous.
Autrement, si des malfaiteurs abusent de ce don, cette créature ne rejoint plus leurs visions qui se transforment en cauchemars absents ses conseils et appuis.   Ce qui mène, assez souvent, à la disparition accidentelle ou suicidaire des égarés.

Selon les conclusions éclatantes de Narby, l’ADN :  ·      s’engage en conversation incessant avec toutes ses incarnations animées ;·      badine avec le monde inanimé ;·      orchestre toute l'énergie dans l'univers ;·      joue un concerto de laser au fond de chaque corps, notamment lors de Dreamtime (le temps des rêves des Bushmen australiens) et le rêve ordinaire ; et·      profère un long sermon à ses porteurs contemplatifs. En d'autres termes, ce serpent cosmique reste en conversation avec toute la matière inanimée, l’ADN et l’énergie résiduelle dans l'univers.  « Ah !  Je ris, de me voir si belle en ce miroir… »La prochaine fois que tu iras dans la nature, imagine qu’eux tous : arbres, buissons, herbes, animaux, insectes et bactéries, se parlent et te parlent aussi, jusqu’à l’horizon puis au-delà.  Quelle ruade mentale que je me suis tapée quand cette idée transperça ma conception du monde ! « En vérité, je doute qu’il y ait pour l’être pensant de minute plus décisive que celle où, les écailles tombant de ses yeux, il découvre qu’il n’est pas un élément perdu dans les solitudes cosmiques, mais que c’est une universelle volonté de vivre qui converge et s’hominise en lui. » Pierre Teilhard de Chardin, Le phénomène humain, Éditions du Seuil, Paris, 1955, p. 30. Grâce à ces visions de chaman, l'ADN tente de mieux se décrire.  Ces révélations lui permettent (aussi permettent à nous : sa progéniture la plus récente et brillante) de se rendre plus avertis, puissants et affranchis. Nos puérils cultes d'armes ont narrés un ou plusieurs mythes d’un jaloux homme-gamin-dieu qui confronte, bannit ou tue le serpent.


Ces mythes nous sont coutumiers.  Par exemple, le châtiment du serpent biblique dans le jardin d'Éden, l’exécution d'une paire de pythons par le petit Hercule dans sa huche, et celui, aux mains de Ladon, (Laton ?) du dragon gardien des pommes d’or des Hesperides – ce qui nous mène au thème des dragons, que je ne citerai qu’en passant. Dans le panthéon Hindou, Krishna, l’avatar ou fils de Vishnou, tue Naraka, le roi des serpents.  Le dieu scandinave du tonnerre, Thor, est en conflit permanent avec le serpent de mer Jormugand, et tous deux sont prophétisés s’entretuer à la fin du monde, Ragnarok. « Dans le conte de Cadmos comme dans l’ancien testament, le serpent joue le rôle de vilain.  Rappelez-vous que jusqu'à l'arrivée du texte écrit, le serpent rampant était un symbole saisissant de l'énergie sexuelle et du pouvoir de la femme.  Peu après l'acceptation de l’écriture à travers l’ancien monde, des héros mâles ont liquidé des serpents afin d'acquérir la connaissance sinon saisir pouvoir.  Mardouk s’est rendu omnipotent en abattant Tiamate dont la forme fut d’un serpent de mer.  En Égypte, Ptah défit le serpent répugnant, Apophyses.  Au Canaan, El défit Yama, redoutable monstre de mer.  Plus tard, Baal tua Lotan, un autre serpent de mer.  Apollon, le dieu du don sacré de l'alphabet, acquit l’importante fonction de clairvoyance en tuant le terrible serpent Python, gardien de l'oracle de Delphes.  Persée tua la Méduse [ou Gorgone] une sorcière dont la tête fut couverte de serpents au lieu de cheveux.  L'arme la plus puissante de la Méduse fut son image : chacun la regardant se métamorphosa en pierre.  Mais à l'aube du savoir lire, la Méduse trouva le destin réservé à toutes les serpentes. « Des maîtres d’étude biblique ont identifié les psaumes 74 et 89 comme deux des passages les plus vieux dans l’ancien testament.  Chacun raconte un récit de la création qui date d’avant Genèse, dans laquelle Yahvé saisit son empire sur l’univers en tuant Léviathan ou Raab, tous deux serpents de mer.  Or, l'univers doit avoir été créé par un autre, peut-être Léviathan. » Leonard Shlain, The Alphabet Versus the Goddess: The Conflict between Word and Image (L’alphabet à l’encontre de la déesse : Le conflit entre l’image et le mot), 1998, Penguin Group, New York, p. 122. Dans la Rune XXVI de l’épopée finlandaise Kalevala, le héros Ahti ordonne au serpent aux mille langues de s’ôter de son passage – ce que celui-ci fait sans histories – tandis que lui se rend sans invitation à la fête de mariage de Pohyala, la vierge de l’arc-en-ciel.Pendant le troisième de ses sept labeurs, le héros perse, Rostam, se réveille et tue un dragon serpent qui harcelait son cheval de bataille, Rakhsh, alors que Rostam dormait. Ainsi a-t-on rejeté cette source d'énergie cosmique.  Dr Shlain la délimite à une entité femelle issue du côté droit du cerveau des êtres humains, hommes et femmes : ce qu’il authentifie dans le restant de son livre fascinant
. Apprentis concluent que c’est l’ADN pure et simple (un agent omnipotent de notre point de vue rabougri) : l’équivalent matériel et biologique de notre éphémère culture alphanumérique et aussi son originaire.  Désorientés par nos prêtrises d'armes, nous avons troqué nos vraies croyances contre des fantaisies d’un dieu anthropomorphe et centré sur le moi égoïste.  Ce démenti ininterrompu nous a interdit d'apaiser nos psychés et rendu bizarrement mal disposés à soigner le monde naturel : notre devoir évident.
L’évangile selon St Jean de la Bible,
Chapitre 1 :
1.      Au début était la parole et la parole était avec Dieu et la parole était Dieu
.2.      Elle était au commencement avec Dieu.
3.      Toutes les choses ont été faites par elle et rien de ce qui eut été fait n'a été fait sans elle.
4.      En elle était la vie et la vie était la lumière des hommes.
5.      La Lumière luit dans les ténèbres et les ténèbres ne l'ont point reçue.
6.      Il y eut un homme envoyé de Dieu : son nom était Jean.
7.      Il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la Lumière afin que tous crussent en lui.
8.      Il n'était pas la Lumière, mais il parut pour rendre témoignage à la Lumière.
9.      Cette Lumière était la véritable lumière qui éclaire chaque homme venant au monde
.10. Elle était dans le monde et le monde a été fait par elle et le monde ne l'a point connue.
11. Elle est venue chez les siens et les siens ne l'ont point reçue.
12. Mais à tous ceux qui l'ont reçue, à ceux qui croient en son nom, elle a donné le pouvoir de leur rendre en enfants de Dieu, lesquels sont nés,
13. Non du sang ni de la volonté de la chair ni de la volonté de l'homme, mais de Dieu.
14. Et la parole a été rendue en chair et elle a habité parmi nous, pleine de grâce et de vérité ; et nous avons contemplé sa gloire, une gloire comme celle du Fils unique venu du Père.
 J’ai reçu une copie de la bible en français, La bible Segond, nouvelle édition de Genève, 1979, envoyée gratis par la Société biblique de Genève.  Excuse-moi, s’il te plait, si je persiste à traduire de ma propre manière ce texte central. 
En effet, le Dr Segond traduit du grec et de l’hébreu la ligne 9, comme tel : « Cette lumière était la vraie lumière qui, en venant dans le monde, éclaire tout homme. »  Je ne parviens qu’à interpréter la version « King James » qui ne se laisse pas traduire ainsi. Le Q'ran contient un Soura à ce sujet, (La lumière, An-Nur) dont la similitude/dissimilitude du texte originel en hébreu est caractéristique.  Je te laisse l’interpréter.  Le Q'ran, 24:35, ce texte d’abord constaté dans l'Histoire des peuples arabes, d'Albert Hourani, Warner Books edition, Hachette Book Group USA, New York, 1991, p. 173.  Je te prie d’excuser mon rapiéçage de trois traductions en anglais et en français.  Dieu est la lumière des cieux et de la terre :La parabole de Sa lumière,Est comme une niche avec une lampeLa lampe est en cristalCe cristal tel un astre étincelantIlluminé d’un Arbre BéniSon olive ni de l'Est ni de l'OuestDont l’huile brillerait presque d’elle-même,Même si aucun feu ne la touche ;Lumière sur Lumière --Dieu guide vers Sa lumière quiconque qu’il veut,Dieu donne des paraboles aux humains,Dieu sait tout.
 Je propose que des jardiniers préhistoriques ont pu se doter de conseils védiques à travers des hallucinations de chaman.  Armés de temps, de curiosité et de patience sans limites, ils se seraient servis d’aptitudes élémentaires en anatomie comparative et en chimie botanique, et de technologies aussi simples que la céramique et la centrifuge à roue de poterie.  En ce faisant, ils auraient pu fouiller l'architecture génétique dans beaucoup plus de profondeur que nos ingénieurs génétiques ne se permettent d'imaginer.  Tout ce qui leur aurait fallu aurait été une formule botanique pour dépouiller le revêtement cellulaire et exposer l’ADN interne … puis de la patience et des bons conseils à foison.En rétablissant le monde paisible, nous pourrions résoudre beaucoup d’accablants problèmes techniques : de pollution, de dégradation infrastructurelle, d’erreurs fatales de bionanotechnologie, d’abus d'armes et d'autres interactions complexes ; le réussir en explorant de façon systématique cet univers de chaman, sans crainte ni préjugé. Les attributs les plus sinistres de nos technologies actuelles, sont la multiplicité et l'intensité de leurs conséquences inattendues.  Nous devons trouver des méthodes « miraculeuses » pour les prévoir et neutraliser. Ces méthodes devraient être naturelles, ordinaires et pratiques.  En honneur de notre canon scientifique, tout honnête chercheur devrait pouvoir dupliquer les mêmes résultats en se servant des mêmes méthodes.  Aussi, ces résultats devraient se prouver, sinon sans danger, beaucoup moins dangereux que nos démarches « scientifiques » menées de nos jours en insensibilité totale de leurs conséquences inattendues.  Ils seraient assujettis aux coutumières rigueurs et trousses d’outils scientifiques, ainsi qu’à une largesse d’esprit de loin supérieure.Comparé à la culture néophyte humaine, l'ADN est beaucoup plus ancien et sage.
Contrairement à l’énorme vulnérabilité de la civilisation humaine, il a attrapé tout ce que l’univers a pu lui lancer dans la figure et en a jouie.  Toutes les résolutions tirées d’un entretient avec l'esprit fondamental de l'ADN, seraient salutaires aux deux parties.  Compte tenu de soins raisonnables, les deux parties pourraient prévenir des suites inattendues plutôt moches. Celles dans l’avenir proche promettent de nous projeter dans des périls fantasques, faute de l'engager. ENSUITE      TABLE DES MATIÈRES      ANTÉCÉDENT APPRENTIS : De la terre en armes au monde en paix