La migration des cérémonies

Inspirées par les rêves, par les visions et par l'observation de la nature, la musique et les cérémonies autochtones étaient, à l'origine, transmises d'une génération à l'autre et de famille en famille. Le commerce a également propagé les cérémonies entre les nations autochtones et entre les régions. À mesure que ces nations étaient déplacées par les Européens et autres colonisateurs, elles apportaient leurs cérémonies et musique dans de nouvelles régions.

Deux cérémonies importantes, la danse du soleil et la cérémonie du peyotl, ont migré de nation en nation tandis que les Autochtones faisaient face au génocide, à la répression et à la perte de leurs terres dans les années 1800 et 1900. Ces cérémonies apportaient force et harmonie, favorisaient la guérison et satisfaisaient les besoins spirituels des peuples.

La danse du soleil

La danse du soleil, originaire des Prairies, est maintenant pratiquée d'un océan à l'autre en Amérique du Nord et vers le sud jusqu'au Mexique. À la demande des aînés, cette cérémonie est célébrée à des fins de guérison et de prière. Elle est vue comme un puissant remède.
Au début des années 1970, les Dineh (Navajos) du nord-est de l'Arizona ont été chassés de leurs terres par le gouvernement fédéral américain pour permettre l'établissement de sociétés minières. Ils sont allés voir les chefs de la danse du soleil lakota du Dakota du Sud pour leur demander une danse du soleil afin de garder la communauté unie et forte.
La cérémonie a eu lieu dans la région de Big Mountain, un bastion de la vie traditionnelle navajo. Les chants lakotas furent traduits en navajo pour que le peuple puisse les chanter. La cérémonie n'appartenait pas aux Navajos, mais leur a été prêtée à des fins curatives. Les Navajos l'ont gardée pendant toute une génération.

La cérémonie du peyotl

La cérémonie du peyotl s'est propagée du nord du Mexique vers le nord jusqu'à la Baie James, et ce, de la Colombie-Britannique à la côte est. La religion du peyotl a été légalement reconnue au Canada dès 1936. Elle s'est depuis largement répandue parmi les peuples autochtones d'Amérique du Nord. Fait à noter, on y retrouve des éléments du christianisme dans certaines pratiques cérémoniales et chants en harmonie.
Cette cérémonie a pris naissance dans le nord du Mexique chez les Huichols et les Tarahumaras il y a environ 7 000 ans. Les participants y chiquaient du peyotl ou buvaient un thé à base de celui-ci. Le peyotl est un cactus hallucinogène suscitant des expériences spirituelles profondes.
Dans les années 1800, la cérémonie s'est répandue vers le nord aux États-Unis, chez les Comanches et les Apaches, puis encore plus au nord et à l'est. Bien que certains aspects de celle-ci furent adaptés à la langue et au contexte spirituel propres à chaque nation, sa nature et sa structure sont restées les mêmes, et certains chants ont continué d'être chantés dans la langue originale.